États-Unis : "tensions croissantes" autour de la politique migratoire
Modifié : 11 juin 2025 à 18h00 par Nadia Bencheikh
Aux États-Unis, les manifestations contre la politique migratoire de Donald Trump prennent une tournure qui inquiète. À Los Angeles, un couvre-feu a été décrété, la Garde nationale est déployée au Texas, et les arrestations se multiplient.
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À Los Angeles, la contestation ne faiblit pas. Pour la cinquième nuit consécutive, des manifestants sont descendus dans les rues pour dénoncer les raids de la police fédérale de l’immigration contre les sans-papiers. Malgré des rassemblements restés localisés, le climat reste tendu.
Face à des débordements sporadiques – feux d’artifice contre gaz lacrymogène, pillages et graffitis – la maire démocrate Karen Bass a instauré un couvre-feu dans le centre-ville. Mardi soir, 25 personnes ont été arrêtées. Elle déplore des dégâts importants dans une vingtaine de commerces.
Plus à l’est, au Texas, le gouverneur républicain Gregg Abbott a ordonné le déploiement de la Garde nationale. "Manifester dans le calme est légal", a-t-il déclaré, "mais s’en prendre aux biens ou aux personnes déclenchera des arrestations" dit-il.
La mobilisation gagne aussi New York, où plusieurs milliers de personnes ont marché dans le sud de Manhattan.
À Sacramento, le gouverneur de Californie Gavin Newsom, figure montante des démocrates, dénonce "un abus de pouvoir" après le déploiement de la Garde nationale par Donald Trump. Il s’oppose fermement à l’envoi de Marines dans son État et évoque un recours en justice.
De son côté, le président durcit le ton. Depuis une base militaire, il menace d’activer l’Insurrection Act, un dispositif d’état d’urgence permettant l’usage des forces armées sur le sol américain. Pour lui, il s’agit d’empêcher ce qu’il qualifie "d’anarchie".
Quelque 700 Marines doivent ainsi rejoindre les 4 000 militaires de la Garde nationale déjà mobilisés. Un déploiement massif, estimé à 134 millions de dollars, dont la durée reste inconnue. "Ils resteront jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de danger", affirme Donald Trump.