En France, la proposition de loi sur l'aide à mourir inquiète les responsables des principaux cultes
Publié : 15 mai 2025 à 22h03 par Loïc Barrière
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Dans une tribune publiée ce jeudi, ils affirment que "derrière une apparente volonté de compassion et d'encadrement, ce texte opère un basculement radical. Il introduit légalement la possibilité d’administrer la mort – par suicide assisté ou euthanasie – en bouleversant profondément les fondements de l’éthique médicale et sociale".
Ce texte a été signé notamment par Chems-eddine Hafiz, recteur de la Grande Mosquée de Paris, Haïm Korsia, Grand rabbin de France,et Mgr Eric de Moulins-Beaufort, président de la Conférence des évêques de France.
Ils dénoncent en particulier la "terminologie" adoptée par les députés - l'aide à mourir. Une expression, écrivent-ils, qui "masque la nature véritable de l’acte"- qu’ils qualifient de "dévoiement de la médecine".
Parlant d’une transgression radicale de la mission des médecins, les responsables des cultes dénoncent aussi une insuffisance des "garanties éthiques et procédurales" prévues, notamment sur les délais pour l'instruction de la demande et la réflexion des requérants.
Dans ce texte signé également par le co-président de l’Union bouddhiste de France, le président de l’Assemblée des évêques orthodoxes de France, et le président de la Fédération protestante de France, ils évoquent le “risque d’une pression sourde mais réelle sur les personnes âgées, malades ou en situation de handicap”.
Les responsables des cultes alertent je cite, sur “une "rupture anthropologique". Ils en appellent au "discernement" des parlementaires. A la place de cette proposition de loi, ils réclament un investissement dans les soins palliatifs, la formation à l’écoute et l’accompagnement global des personnes jusqu'à la fin de leur vie”.