Ce qu'il faut savoir sur B-2 Spirit, l’arme secrète des États-Unis derrière les frappes sur l’Iran

Modifié : 22 juin 2025 à 19h22 par Fares Ali

Technologie furtive, autonomie stratégique et puissance destructrice : le B-2 Spirit au cœur de l’opération “Midnight Hammer”.

Ce qu'il faut savoir sur  B-2 Spirit, l’arme secrète des États-Unis derrière les frappes sur l’Iran

Lors de l'attaque menée par les États-Unis contre trois sites nucléaires iraniens le 22 juin 2025, un acteur central s’est imposé dans l’ombre des radars : le bombardier furtif B-2 Spirit. 

Décrit comme « l’un des avions les plus redoutables jamais construits », le B-2 s’est imposé comme l’élément-clé de la mission. Zoom sur ce géant invisible, fleuron de la dissuasion aérienne américaine, rapporte l'AFP. 

Un bombardier hors du commun

Conçu pendant la Guerre froide par Northrop Grumman, le B-2 Spirit est un bombardier stratégique à long rayon d'action, capable de pénétrer les espaces aériens les plus défendus grâce à sa technologie furtive (stealth). Son profil en aile volante, ses matériaux absorbants les ondes radar, et sa signature thermique réduite lui permettent d'échapper aux systèmes de détection les plus avancés.

* Mise en service : 1997
* Vitesse maximale : 1 010 km/h
* Rayon d’action sans ravitaillement : 11 000 km
* Équipage : 2 pilotes
* Capacité d’armement : jusqu’à 18 tonnes de bombes, y compris nucléaires ou anti-bunker

La mission la plus ambitieuse depuis 2001

Selon le Pentagone, l’opération Midnight Hammer représente la plus grande mobilisation du B-2 en conditions réelles, surpassant même certaines frappes menées après les attentats du 11 septembre 2001.

Pour cette mission, 7 B-2 Spirit ont décollé depuis les États-Unis, volant plus de 18 heures sans escale, avec plusieurs ravitaillements aériens. Leur objectif : frapper simultanément Fordo, Natanz et Ispahan, trois piliers du programme nucléaire iranien. Chaque appareil transportait des bombes GBU-57 MOP (Massive Ordnance Penetrator), capables de percer jusqu’à 60 mètres de béton armé avant détonation.

Une logistique d’une précision chirurgicale

Les B-2 ne sont jamais seuls : pour cette opération, ils ont été accompagnés par des dizaines d’avions ravitailleurs, des chasseurs de 4e et 5e génération, des avions de surveillance et de guerre électronique, et même un sous-marin à missiles guidés, qui a lancé des Tomahawk pour brouiller les radars iraniens.

Les appareils se sont approchés en silence, minimisant les communications pour ne pas être détectés. Le B-2 est capable de voler à haute altitude, de naviguer à travers des systèmes GPS et inertiels de précision, et de frapper plusieurs cibles avec une précision de l’ordre du mètre.

Un coût colossal… mais une efficacité redoutable

Avec un coût unitaire estimé à plus de 2 milliards de dollars, le B-2 est l’un des avions les plus chers jamais construits. Seulement 21 exemplaires ont été produits. Mais son efficacité stratégique et sa capacité de dissuasion en font un instrument-clé de la puissance américaine.

Sa capacité à délivrer aussi bien des bombes conventionnelles que des ogives nucléaires en fait un élément central de la triade nucléaire américaine, au même titre que les sous-marins lanceurs d’engins et les missiles balistiques intercontinentaux.

Vers une relève ?

Malgré ses prouesses, le B-2 est un avion vieillissant. L’US Air Force prépare son successeur : le B-21 Raider, un bombardier encore plus furtif et modulaire, actuellement en phase de test. Mais pour l’instant, le B-2 demeure le seul appareil capable de mener une mission comme celle de Midnight Hammer sans être détectée.