Tunisie : Ouverture du "dialogue national" entre Ennahda et l'opposition
6 octobre 2013 à 12h55 par La rédaction
La Tunisie entre dans une nouvelle phase politique après l'annonce faite samedi par le parti islamiste Ennahda de laisser la place à un gouvernement indépendant et de faciliter les discussions en vue de l'adoption dans les quatre semaines d'une Constitution.
Le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, et les dirigeants des partis d'opposition ont paraphé samedi une feuille de route rédigée par quatre médiateurs, prévoyant normalement la désignation avant la fin de la semaine prochaine d'un Premier ministre indépendant qui aura deux semaines pour former son cabinet.
"La date de la démission du gouvernement ne va être déterminée qu'à partir du début réel du dialogue" national, a dit à l'AFP un des dirigeants d'Ennahda, Abdelhamid Jlassi.
Pour lui, ce "dialogue national" réunissant tous les partis commencera à une date encore inconnue, toutes les réunions prévues à partir du lundi 7 octobre n'étant que des "séances préliminaires".
Dès lors, malgré la satisfaction d'avoir arraché cette promesse, après deux mois de crise politique et de boycott de l'Assemblée nationale Constituante (ANC), des opposants se disent méfiants.
"Avec Ennahda c'est toujours anguille sous roche et double langage. On les entend dire une chose puis démentir", relève Selim Ben Abdesselem, député du parti Nidaa Tounes appartenant à la coalition d'opposition formée après l'assassinat le 25 juillet de l'opposant Mohamed Brahmi.
Les observateurs de la vie politique tunisienne estiment pour leur part que le parti islamiste a fait un grand pas en avant en signifiant son désir de trouver une issue à la crise politique actuelle et enfin doter le pays d'institutions stables, près de trois ans après la révolution ayant renversé Zine el Abidine Ben Ali.
Source : L'Humanité, Jeune Afrique