Toutes les personnes identifiées comme rentrant de Syrie font l'objet d'un suivi (Chancellerie)

23 novembre 2015 à 16h53 par La rédaction

RADIO ORIENT
"La totalité des personnes identifiées comme rentrant de la zone syro-irakienne font l'objet d'un suivi", qui peut être administratif ou judiciaire, a assuré lundi à l'AFP le ministère de la Justice. L'ancien ministre de la Défense, Hervé Morin (UDI), avait estimé jeudi "qu'un Français sur deux issu des théâtres de Syrie ou d'Irak ne fai(sai)t l'objet d'aucun suivi judiciaire, pas même d'une convocation quand il rentr(ait)". Il réclamait en conséquence des "inflexions drastiques" de la politique de sécurité intérieure de la France avec notamment "une convocation" obligatoire "chez le juge" et un système de contrôle, éventuellement avec la "pose de bracelets électroniques". Balayant les critiques, la Chancellerie a répondu que lorsqu'"une personne (est) de retour de la zone syro-irakienne, il fait l'objet soit d'une prise en charge par les services de renseignement si le suivi administratif apparaît plus opérant (identification de complices, etc.), soit d'une procédure judiciaire (enquête de surveillance, recueil de preuves, garde à vue si les éléments sont suffisants pour engager des poursuites)". Mais, "bien sûr, et pour cause, le nombre de personnes rentrant et restant non identifiées ne peut par définition être connu", a-t-on ajouté de même source. Selon une source judiciaire, 192 procédures sont en cours au pôle antiterroriste en lien avec les jihadistes partis de France pour se rendre dans les zones de combats en Irak et en Syrie.  Les juges d'instruction ont prononcé 235 mises en examen dans le cadre de 99 informations judiciaires, et le parquet mène 93 enquêtes préliminaires.  Plus de 400 autres personnes (415) sont visées dans les procédures judiciaires en cause, qui ont jusqu'à présent conduit à la condamnation de onze personnes. A partir de la semaine prochaine, le tribunal correctionnel de Paris jugera les membres présumés d'une filière d'envois de jihadistes, la filière dite du Val-de-Marne. Parmi les prévenus, une tête d'affiche des jihadistes français, Salim Benghalem, sera jugé en son absence.  Sur les procédures en cours, 10 concernent des attentats ou projets d'attentats sur le sol français, dont le dossier sur les attaques du 13 Novembre.  AFP