Réfugiés: Ayrault salue le "courage" du "peuple allemand"

22 février 2016 à 16h52 par La rédaction

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Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault a salué lundi le "courage" du "peuple allemand" dans la crise des réfugiés, alors que Paris s'oppose au mécanisme de répartition des demandeurs d'asile dans l'UE proposé par Berlin. "Le peuple allemand agit avec un courage qui force le respect", en assumant l'accueil de la majorité des candidats à l'asile qui affluent en Europe, a estimé M. Ayrault face à la presse à l'aéroport de Berlin-Tegel, avant de s'envoler pour l'Ukraine avec son homologue allemand Frank-Walter Steinmeier. Selon lui, France et Allemagne partagent "les mêmes objectifs: améliorer le contrôle des réfugiés et stopper les migrants irréguliers", et il s'agit désormais de les "mettre en oeuvre". "La force de la relation franco-allemande est de toujours rechercher la solution. Nos différences en font une force quand nous le décidons ainsi", a poursuivi le nouveau chef de la diplomatie française. M. Ayrault s'est abstenu de toute critique directe à l'encontre de la politique allemande d'ouverture aux réfugiés. A l'inverse, le 12 février, le Premier ministre français Manuel Valls avait estimé dans la presse allemande qu'une telle politique, "temporairement justifiée", n'était "pas tenable dans la durée". Dans la foulée, M. Valls avait annoncé que la France n'était "pas favorable" à un mécanisme permanent de répartition des réfugiés dans l'Union européenne, comme le propose la chancelière allemande Angela Merkel, en quête de soutiens. Le président français François Hollande s'était prononcé en septembre pour un tel mécanisme, après l'émotion mondiale provoquée par la photo du petit Aylan, retrouvé noyé sur une plage turque. Mais la position française s'est progressivement durcie, sur fond d'aggravation de la crise des migrants et après les attentats de novembre. La France entend désormais s'en tenir aux 30.000 réfugiés qu'elle a promis d'accueillir - sur les 160.000 actés au niveau européen -, quand l'Allemagne en a vu arriver plus d'un million l'an dernier. AFP