Plus de 800.000 migrants arrivés en Europe, Lesbos débordée (ONU)

13 novembre 2015 à 16h54 par La rédaction

RADIO ORIENT
Plus de 800.000 migrants et réfugiés sont arrivés en Europe via la Méditerranée cette année, a indiqué vendredi l'ONU, alarmée par la situation sur l'île grecque de Lesbos où des milliers de personnes, dont des enfants, sont sans abri. Selon le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR), 806.000 migrants et réfugiés ont traversé la Méditerranée pour rejoindre l'Europe en 2015, et la très grande majorité- 660.700- est passée par la Grèce et les îles de la mer Egée. 3.460 sont mortes ou portées disparues. Pour le seul mois d'octobre, malgré les mauvaises conditions météorologiques, 210.000 personnes sont arrivées en Grèce, en majorité à Lesbos, principale porte d'entrée des migrants en Europe. Ce flux ne connaît aucun répit, avec 3.300 arrivées par jour en moyenne en novembre sur l'île, selon le HCR. "Avec l'hiver qui approche, les conditions d'accueil et les capacités là-bas restent très serrées et insuffisantes", a déclaré un porte-parole de l'agence onusienne, Adrian Edwards, lors d'un point de presse à Genève. D'après le HCR, l'île dispose de seulement 2.800 places d'accueil, alors qu'il y a actuellement quelque 16.000 migrants et réfugiés sur place. En conséquence, déplore le HCR, "beaucoup de gens, y compris des femmes, des enfants et des nouveaux-nés n'ont pas d'autre choix que de dormir dehors, allumant des feux pour se réchauffer". En outre, poursuit l'organisation, "cette situation crée des problèmes de sécurité et est une cause de tension avec la population locale". C'est "un défi extrêmement difficile pour une seule île", a souligné Diane Goodman, vice-directrice du HCR, en téléconférence depuis Athènes. Elle a expliqué que le HCR était la seule agence onusienne présente à Lesbos, avec seulement une trentaine - bientôt 40 - de travailleurs humanitaires. Mme Goodman a appelé les autorités locales à allouer plus de places pour héberger les migrants et réfugiés et à améliorer le système d'enregistrement. "Nous avons veillé à ce que les personnes ne meurent pas ou ne soient pas exposées à des risques additionnels bien que certains points restent critiques (...), mais bien plus doit être fait, le nombre d'arrivants est extrêmement élevé et les capacités très limitées", a-t-elle insisté. 62% des personnes qui arrivent en Grèce sont des Syriens, 23% des Afghans et 7% des Irakiens, selon l'ONU. AFP