Maroc: démantèlement d'une "police religieuse autoproclamée" à Tanger
Modifié : 24 septembre 2014 à 12h12 par La rédaction
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Quatre membres d'une "police religieuse autoproclamée", notamment soupçonnés d'avoir récemment agressé un passant qui consommait de l'alcool à Tanger, dans le nord du Maroc, ont été arrêtés par les services de sécurité, a rapporté lundi le quotidien L'Economiste.
Ces hommes, dont l'identité n'est pas précisée mais qui seraient "proches du courant salafiste", ont été interpellés à Bni Makada, un quartier déshérité de la ville, selon la même source.
Le journal fait valoir que des "rumeurs" avaient fait état ces dernières semaines d'incidents impliquant "des individus" prêchant "la vertu par la violence". Ainsi, un jeune homme s'était présenté devant la police affirmant avoir été "battu" par des personnes "l'accusant d'avoir bu de l'alcool".
"Les services de sécurité tentent de mettre un terme à la multiplication des actions des +brigades de la vertu+" à Tanger, a pour sa part avancé le site d'informations Yabiladi, en référence à ces arrestations.
L'opération, menée à une date non précisée en coopération avec la Direction générale de la surveillance du territoire national (DGST), avait été annoncée dès samedi par le ministère de l'Intérieur.
Elle visait "un réseau criminel (...) dont les éléments sont adeptes d'idées extrémistes et perpètrent des agressions contre les citoyens", "à l'aide d'armes blanches, de bâtons et de cagoules", indiquait un communiqué, sans toutefois fournir d'éléments plus précis.
S'agissant de Bni Makada, L'Economiste relève qu'il "traîne depuis des années une réputation de quartier chaud". Il évoque "un bouillon de culture idéal pour les extrémistes de tous bords", à base de "pauvreté" et de "sentiment de marginalisation", entre autres.
La ville de Tanger, sur les rives du détroit de Gibraltar, est par ailleurs connue pour le conservatisme d'une large frange de sa population.
AFP