Libye: le temps est compté, selon l'Algérie

28 mai 2015 à 17h00 par La rédaction

RADIO ORIENT
Le temps est "compté" en Libye pour parvenir à une solution politique avant octobre, faut de quoi les groupes terroristes risquent de s'y implanter durablement, a déclaré mercredi à Rome le Premier ministre algérien, Abdelmalek Sellal. "Le temps est compté" car, en octobre, le mandat des dirigeants actuels en Libye arrivera à expiration, a expliqué M. Sellal, lors d'une conférence de presse, à l'issue d'une rencontre avec le président du Conseil italien Matteo Renzi. Et faute d'accord politique entre toutes les parties, "les groupes terroristes finiront par créer un abcès de fixation", a-t-il averti. L'Algérie et l'Italie favorisent toutes deux la conclusion d'un accord en Libye en vue de la formation d'un gouvernement d'union nationale, ont rappelé les deux dirigeants lors de cette conférence de presse. "La démarche est simple" et consiste à aboutir à une "solution politique inclusive, qui ne rejette aucune partie et préserve l'unité de la Libye", a expliqué le Premier ministre algérien. Cette solution doit permettre la formation d'un "gouvernement d'union nationale qui gèrera la transition, qui mettra en place une Constitution et des élections libres", a-t-il ajouté, soulignant que cette démarche de dialogue avait été celle de l'Algérie dans le cadre des discussions au Mali. Des représentants du gouvernement malien et de mouvements armés ont signé le 15 mai à Bamako un accord de paix conclu sous les auspices du gouvernement algérien. "Le terrorisme peut se vaincre par la force, mais il y a aussi besoin d'opérations de réconciliation" pour l'éradiquer, a encore expliqué M. Sellal. En Libye, "la situation n'est pas facile pour une raison historique, car nous avons perdu la possibilité (après le renversement du colonel Kadhafi) d'instaurer une situation de démocratie et de liberté", a expliqué de son côté M. Renzi. Toute solution devra inclure la "participation du peuple libyen", a-t-il ajouté. Elle l'est aussi en raison de l'"actualité": plus de 90% des migrants qui arrivent aujourd'hui en Italie partent de Libye, a rappelé le chef du gouvernement italien. La Libye est morcelée et sous la coupe de milices rivales. Deux autorités s'y disputent le pouvoir: le gouvernement et le Parlement reconnus internationalement et le gouvernement et le Parlement parallèles installés à Tripoli. Les deux dirigeants ont également fait part de leur volonté d'augmenter les échanges entre leurs deux pays, l'Algérie évoquant un "axe stratégique" pour sécuriser les approvisionnements en hydrocarbures de l'Italie et de l'Europe.  AFP