Liban: nouveau procès pour l'ancien ministre pro-syrien Michel Samaha

3 juin 2015 à 14h51 par La rédaction

RADIO ORIENT
L'ancien ministre libanais pro-syrien Michel Samaha sera rejugé le 16 juillet après l'annulation mardi de sa condamnation à quatre ans et demi de réclusion pour avoir voulu mener des attentats au Liban. "La cour de cassation a accepté la requête en annulation présentée par le procureur militaire Sakr Sakr et a fixé au 16 juillet la date du nouveau procès", a affirmé une source judiciaire. La cour a refusé une demande de libération présentée par les avocats de Michel Samaha. L'ex-ministre de l'Information avait été condamné le 13 mai à 4 ans et demi de prison par un tribunal militaire, qui l'a aussi déchu à vie de ses droits civiques et politiques. Le tribunal l'a reconnu coupable "d'avoir tenté de mener des actions terroristes et d'appartenance à un groupe armé". Le procureur avait jugé cette peine trop légère et réclamé un nouveau procès, avec le chef d'accusation d'homicide avec préméditation, afin qu'il soit condamné à la peine maximale, soit la peine de mort. Le verdict avait été aussi qualifié de "scandaleux", en raison de la faiblesse de la peine, par le ministre de la Justice Achraf Rifi, qui fait partie de la coalition hostile au régime syrien. Il avait demandé la fin des tribunaux militaires. Selon l'acte d'accusation, M. Samaha, qui a été également conseiller du président syrien Bachar al-Assad, avait planifié, avec le chef des services de sécurité syriens Ali Mamlouk, des attentats au Liban et l'assassinat de personnalités politiques et religieuses libanaises hostiles à Damas. Son procès avait été reporté à plusieurs reprises. Lors de la première audience, le 20 avril, l'accusé avait reconnu avoir transporté des explosifs dans sa voiture en août 2012 de Damas jusqu'au Liban, en assurant avoir cru que les attentats étaient destinés à protéger le Liban. M. Samaha a affirmé que l'idée était de mener des attentats à la frontière afin de provoquer sa fermeture et de stopper ainsi le passage de combattants libanais allant se battre auprès de la rébellion syrienne contre le régime de Damas. Il a indiqué avoir été poussé au crime par un informateur des services de sécurité libanais, Milad Kfouri. AFP