L'Onu réduit son aide alimentaire aux réfugiés syriens au Liban et en Jordanie faute de fonds

2 juillet 2015 à 1h00 par La rédaction

RADIO ORIENT
Le Programme alimentaire mondial des Nations Unies (PAM) annonce mercredi la réduction de son aide aux réfugiés Syriens, au Liban et en Jordanie, faute de financements. "Au moment même où l'on pensait que la situation ne pouvait pas empirer, nous sommes forcés de réduire encore plus l'assistance", indique Muhannad Hadi, directeur régional du PAM pour le Moyen-Orient notamment, cité dans le communiqué. "Les réfugiés avaient déjà du mal à tenir avec le peu qu'on leur donnait", reconnaît-il. La valeur des coupons alimentaires distribués au Liban passe en juillet à 13,50 dollars par personne et par mois tandis que leur distribution risque d'être purement et simplement annulée en Jordanie dès le mois prochain si des fonds n'arrivent pas rapidement. Près de 450.000 personnes vivent dans les camps de réfugiés de Jordanie, qui seraient alors privées de nourriture, et plus d'1,2 million de Syriens ont trouvé refuge au Liban dans des conditions tout aussi précaires. Plutôt que de distribuer des rations, le PAM a choisi les coupons électroniques qui permettent de s'approvisionner sur les marchés locaux. Le PAM, la plus grande agence alimentaire du monde, est financé uniquement par les contributions des gouvernements, des entreprises et des individus rappelle-t-il. L'aide à 1,6 million de réfugiés dans les pays voisins - Liban, Jordanie, Irak, Turquie, Egypte - est estimée à 139 millions de dollars jusqu'en septembre, or il manque "81% des besoins financiers du PAM" pour conduire ses opérations dans la région. "Les familles ont recourt à des moyens extrêmes pour tenir, certains retirent leurs enfants de l'école, se privent de repas et s'endettent pour survivre. Les effets à long terme peuvent être dévastateurs", souligne M. Hadi. En 2014, le PAM a reçu 5,38 milliards de dollars en contributions - en hausse de 27% comparé à 2013, précise-t-il, mais la multiplication et l'intensité des crises augmente aussi les besoins. AFP