Gaza : L'accord sur un cessez-le-feu permanent entre Israël et les Palestiniens respecté
27 août 2014 à 13h33 par La rédaction
L'accord sur un cessez-le-feu permanent conclu entre Israël et les Palestiniens était respecté mercredi 27 août, après 50 jours d'une guerre sanglante que les deux parties affirment avoir remportée.
Des millions de Palestiniens et d'Israéliens dans et autour de la bande de Gaza ont passé une nuit calme après l'entrée en vigueur de la trêve mardi 26 août à 19H00 locales (16H00 GMT), après une guerre qui a fait 2.143 morts palestiniens, 70 côté israélien, et dévasté la bande de Gaza.
L'accord prévoit notamment, selon le médiateur égyptien, l'ouverture des passages entre Israël et la bande de Gaza et un allègement du blocus imposé depuis 2006 par Israël et qui asphyxie les 1,8 million d'habitants de l'enclave.
Les questions les plus sensibles, comme la libération de prisonniers palestiniens, l'ouverture d'un aéroport à Gaza ou la démilitarisation de l'enclave palestinienne doivent être discutées lors de pourparlers prévus au Caire sous un mois.
Car si ce cessez-le-feu suscite de nombreux espoirs, les points de divergences entre Israéliens et Palestiniens sont loin d'avoir été surmontés.
Le Hamas, qui a infligé à l'armée israélienne ses plus lourdes pertes depuis 2006 avec 64 soldats tués, a revendiqué la "victoire", assurant avoir défait "la légende de l'armée israélienne qui se dit invincible" et obtenu l'allègement du blocus, principale revendication des Palestiniens.
A l'inverse, côté israélien, Liran Dan, un porte-parole du Premier ministre Benjamin Netanyahu a proclamé à la radio militaire que le Hamas a "reçu les coups les plus durs depuis sa création" et "subi une défaite militaire et politique". "Le Hamas n'a rien obtenu de qu'il exigeait", a ajouté le porte-parole.
Selon les médias, M. Netanyahu a refusé de procéder à un vote au sein du cabinet de sécurité avant de donner son feu vert au cessez-le-feu, au moins quatre de ses huit membres étant opposés à la trêve.
Ce désaccord s'est exprimé au sein du gouvernement par la voix d'Uzi Landau, ministre du Tourisme et membre d'Israël Beitenou, un parti nationaliste. "Le sentiment général est que le terrorisme paye", a affirmé le ministre à la radio publique, "Israël a donné l'impression que nous voulions le calme à n'importe quel prix ce qui a diminué notre pouvoir de dissuasion".
Au niveau international, le secrétaire d'Etat américain John Kerry a salué l'accord, espérant que cette nouvelle trêve tienne, tout comme le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon qui a espéré que le cessez-le-feu sera un "prélude à un processus politique".
Le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius a dit espérer un cessez-le-feu "durable", et engagé Israéliens et Palestiniens à "poursuivre les discussions menées sous les auspices de l'Egypte pour parvenir à une solution durable, répondant aux exigences de levée du blocus à Gaza et de sécurité d'Israël".
L'Iran a salué la "victoire" des Palestiniens qui "a mis à genoux le régime sioniste", tandis que le Qatar, l'un des principaux alliés du Hamas, a espéré que l'accord aidera à "mettre fin aux souffrances du peuple palestinien et à réaliser ses demandes légitimes".
Selon le chef de la délégation palestinienne, Azzam al-Ahmed, devrait immédiatement entrer en vigueur "l'ouverture des passages pour des besoins humanitaires et des vivres, pour du matériel médical et tout ce qui va permettre de réparer les systèmes d'eau, d'électricité et de téléphonie mobile".
La levée des restrictions pour les pêcheurs semble par ailleurs être actée, la limitation de la zone de pêche à 3 milles nautiques devant être levée pour passer à 6 milles (11km) puis à 12, selon M. Ahmed.
La question de la démilitarisation de la bande de Gaza, une exigence israélienne, doit elle être discutée au Caire lors des pourparlers, tout comme celles, palestiniennes, de la réouverture de l'aéroport et du port maritime.
Durant "Bordure protectrice" près de 55.000 maisons ont été touchées par les frappes israéliennes, dont au moins 17.200 totalement ou quasi-totalement détruites, selon le Bureau de coordination des Affaires humanitaires de l'ONU (Ocha).
Avec AFP