Elections présidentielles aux USA : premier débat des primaires républicaines

6 août 2015 à 17h53 par La rédaction

Les 17 candidats aux primaires républicaines pour la Maison Blanche s'affronteront jeudi à Cleveland lors de deux débats télévisés, première joute de la campagne 2016 et épreuve inédite pour le milliardaire Donald Trump, peu habitué à partager la scène.

 

A six mois du début des primaires et à la surprise générale, le magnat de l'immobilier a pris la tête incontestable des sondages chez les électeurs républicains depuis son entrée fracassante dans la course en juin.

 

Il débattra à partir de 21H00 locales (01H00 GMT vendredi) avec neuf autres candidats dans l'arène sportive de Cleveland, ville où se tiendra la convention d'investiture en juillet 2016, dans l'Ohio sur le lac Erié. La chaîne d'information la plus regardée des Etats-Unis, Fox News, très influente chez les conservateurs américains, organise le débat, en partenariat avec Facebook.

 

Faute de place et pour éviter la cacophonie, les sept autres candidats aux primaires, moins bien placés dans les sondages, ont été relégués à un autre débat, qualifié par l'un d'eux de "happy hour", quatre heures plus tôt.

 

Jamais, de mémoire de candidat, autant de personnes n'avaient concouru pour des primaires présidentielles. Seuls quelques noms sont connus du grand public: Jeb Bush, fils et frère des présidents Bush et ancien gouverneur de Floride, le gouverneur du Wisconsin Scott Walker, l'ancien gouverneur de l'Arkansas Mike Huckabee, le sénateur Ted Cruz...

 

Les regards seront fixés sur Donald Trump, à qui la première question sera posée. Il aura le même temps de parole que ses rivaux, des "politiciens" qu'il méprise ouvertement. Le milliardaire raconte souvent que dans sa carrière d'homme d'affaires, il les a facilement amadoués avec des chèques ou des recommandations pour se voir ouvrir des portes.

 

Mais au-delà de son slogan, "redonner à l'Amérique sa grandeur", Donald Trump n'a à ce jour pas présenté de projet politique détaillé, et pourrait être pressé sur le fond par ses rivaux, qui ont presque tous un bilan d'élu à leur actif.

 

Autre point faible dans le débat républicain: les positions de gauche qu'il a prises dans le passé sur l'avortement, la santé ou les armes à feu.

 

"Je suis probablement une cible", a admis Donald Trump mercredi sur ABC. "J'ai évolué comme tout le monde, Ronald Reagan a évolué, il était démocrate avant de devenir républicain".

 
- Neuf débats -
 

L'immigration est le sujet de prédilection de Donald Trump: il a promis de construire un mur entre le Mexique et les Etats-Unis pour stopper l'afflux de clandestins et cite systématiquement des affaires de meurtre dans lesquelles ils sont impliqués pour justifier l'expulsion de 11 millions de sans-papiers, propulsant ce débat à la Une.

 

"Il dit les choses que tout le monde pense", dit Brad Roller, sexagénaire venu assister à un meeting du sénateur Marco Rubio, mercredi dans un pub de Cleveland. "Les médias essaient de le descendre, mais ça ne marche pas car il établit un lien direct avec les gens".

 

Jeb Bush, dont la femme est d'origine mexicaine, a regretté que Donald Trump exploite la "peur et les angoisses" de l'électorat.

 

Mais les démocrates affirment que les positions de Donald Trump sont in fine similaires à l'orthodoxie républicaine actuelle: pas de naturalisation des sans-papiers, abrogation de la grande réforme du système de santé de Barack Obama, suppression des fonds publics pour la plus grande organisation de planning familial, Planned Parenthood, embourbée dans une polémique sur les dons de foetus pour la recherche médicale.

 

"Le reste des candidats républicains tenteront désespérément de se différencier de Trump sur la forme, mais la vérité est qu'ils ne sont pas différents sur le fond", a écrit dans un mémo à la presse le stratège d'Hillary Clinton, Joel Benenson.

 

Neuf débats ont été sanctionnés par le parti républicain d'ici à février. Le prochain aura lieu le 16 septembre sur la chaîne CNN.

 

Les dix candidats du débat principal de jeudi sont: Donald Trump, Jeb Bush, Scott Walker, Mike Huckabee, le neurochirurgien à la retraite Ben Carson, les sénateurs Ted Cruz (Texas), Marco Rubio (Floride) et Rand Paul (Kentucky), le gouverneur du New Jersey Chris Christie et le gouverneur de l'Ohio John Kasich.

 AFP