Dans l'ombre de Chirac, Hollande et Juppé réunis pour défendre les "valeurs républicaines"

19 novembre 2015 à 17h05 par La rédaction

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François Hollande et l'ancien Premier ministre Alain Juppé se sont retrouvés jeudi sous l'ombre tutélaire de Jacques Chirac, à la Fondation de l'ex-président, pour défendre les "valeurs républicaines" et la "dignité" du débat politique après les attentats. "J'ai une pensée pour Jacques Chirac, qui ne peut pas être là aujourd'hui, mais qui a toujours été présent lorsqu'il s'est agi de défendre les valeurs de la République", a déclaré le chef de l'Etat au musée du quai Branly devant Bernadette Chirac et sa fille Claude ainsi qu'un parterre de ministres et de personnalités de droite. "Durant sa présidence", Jacques Chirac "a été lui aussi confronté au terrorisme", a souligné M. Hollande, se tournant vers Alain Juppé au moment d'évoquer les attentats de 1995 alors que celui-ci était "Premier ministre". "C'était déjà l'islamisme radical qui frappait", a rappelé le président, qui a promis une réaction "impitoyable" après les agressions commises la veille à Marseille contre un enseignant juif et une femme musulmane portant le voile. Auparavant, M. Juppé a réitéré son soutien à "l'unité nationale". "L'unité dans l'épreuve, ce n'est naturellement pas la fin du débat démocratique autour de projets de société différents, l'unité dans l'épreuve c'est la priorité donnée à la protection de nos concitoyens, à la défense de nos valeurs, à la dignité de la vie politique et de la parole politique", a-t-il lancé devant le président de la République. - La "fermeté sur les valeurs fondamentales" - D'une voix émue, l'ex-Premier ministre de Jacques Chirac a rendu hommage à l'ancien président, en particulier "à l'idéal de paix", de "solidarité", et "de fermeté sur les valeurs fondamentales" qu'il a porté. Auparavant, Claude Chirac a fait passer un message de remerciement de la part de son père à François Hollande pour sa venue. "Ceux qui le côtoient le savent, il est pour lui des jours faciles et puis des jours qui le sont moins", a-t-elle glissé dans une allusion pudique à sa santé. Latifa Ibn Ziaten, mère d'un des soldats tués par Mohammed Merah à Toulouse en 2012 et primée par la Fondation, a quant à elle lancé un vibrant appel à l'aide au président de la République pour "continuer son combat" et délivrer son message de paix. "On a un problème dans les écoles, il y a beaucoup de souffrances", mais aussi "dans les maisons d'arrêt des gens qui se convertissent à l'islam (...) on doit faire des règles (...) C'est pas le prisonnier qui commande", a-t-elle averti. Il faut "ouvrir les ghettos fermés", a-t-elle ajouté, appelant à la "mixité". François Hollande l'a assurée du "soutien nécessaire et indispensable de la République". Il a également fait référence aux atteintes à la culture, alors que la Fondation a aussi récompensé "les banques culturelles du Mali" pour leur rôle dans la sauvegarde du patrimoine attaqué par le groupe Etat islamique. "Les terroristes veulent effacer toutes les traces de l'histoire, tout le patrimoine, comme si rien n'avait existé avant eux, alors que c'est eux qui n'existeront plus d'ici quelques années", a lancé le chef de l'Etat dans le musée des Arts Premiers créé par la volonté de Jacques Chirac. AFP