Cette réforme du collège qui ne passe toujours pas

Publié : 10 octobre 2015 à 15h13 par La rédaction

RADIO ORIENT

Syndicats d'enseignants, professeurs et parents d'élèves manifestent ce samedi à Paris contre le projet porté par Najat Vallaud-Belkacem et censé entrer en application en septembre 2016.

 

«Non, ce n'est pas la manifestation de la dernière chance! D'autant plus qu'au-delà de la réforme du collège, c'est une vision de la société française que l'on tente de nous imposer! Une vision dépourvue de la volonté d'élever le niveau culturel du pays, tendant tout juste à produire des personnes adaptables à la vie professionnelle.» Vice-président du Snalc, syndicat d'enseignants souvent classé à droite, Albert-Jean Mougin battra le pavé samedi après-midi, aux côtés du Snes, syndicat majoritaire du second degré, de FO, SUD et la CGT. Soit pas moins de 80 % des représentants syndicaux. Une alliance de circonstance, scellée en mai par une farouche opposition au projet de Najat Vallaud-Belkacem pour le collège. Lequel prévoit d'instaurer de l'interdisciplinarité et davantage d'autonomie dans les établissements. Et de rayer, au nom de l'égalitarisme, les filières bilangues et européennes, ainsi que l'actuelle option latin, accusées d'élitisme par la majorité de gauche.

 

La manifestation nationale, qui partira à 13h30 de Port-Royal, à Paris, s'achèvera aux alentours de la Rue de Grenelle, où les syndicats vont tenter, une fois de plus, de rencontrer la ministre. «Mais le seul dialogue que nous trouverons, comme lors des grèves de mai, juin et septembre, ce seront des gendarmes mobiles nous barrant l'accès», glisse-t-on au Snalc.

 

Une réforme «dépourvue de conscience historique», démontrant «la myopie de nos dirigeants» pour Régis Debray. Une vision «ni conservatrice (...) ni progressiste, mais destructrice», dont la «fureur antiélitiste déloge la République de l'école», selon Alain Finkielkraut. Outre les enseignants,des intellectuels ainsi que des politiques ont été nombreux à dénoncer le texte de Najat Vallaud-Belkacem. Des voix que la ministre a soigneusement ignorées. Tout juste évoquait-elle, lors de sa conférence de rentrée, un «malentendu».

 

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