Belgique: ouverture d'un nouveau procès d'une filière jihadiste
16 février 2016 à 15h53 par La rédaction
Un nouveau procès d'une filière de recrutement de combattants pour la Syrie au départ de la Belgique s'est ouvert lundi à Bruxelles, mais celui qui devait en être l'une de ses figures centrales, Khalid Zerkani, proche de certains auteurs des attentats de Paris, a obtenu d'être jugé séparément. Trente-et-une personnes étaient appelées à comparaître devant le tribunal correctionnel de la capitale belge pour avoir constitué un "groupe terroriste" spécialisé dans le recrutement de volontaires pour les mouvements jihadistes actifs en Syrie entre 2012 et 2014, en particulier l'organisation Etat islamique (EI). La moitié des prévenus étaient présents, dont Khalid Zerkani, un homme âgé de 42 ans qui avait écopé de 12 ans de prison en juillet 2015 lors du procès d'une autre filière. L'homme, salafiste jihadiste convaincu, avait recruté dans ce cadre notamment Abdelhamid Abaaoud et Chakib Akrouh, deux des auteurs des attentats du 13 novembre à Paris et Saint-Denis. Khalid Zerkani avait fait appel de cette condamnation, mais son procès, qui devait se dérouler en janvier, a été reporté au 18 février. Lundi, son avocat a fait valoir qu'il ne pouvait pas comparaître en même temps devant la cour d'appel et devant le tribunal correctionnel. Son cas a donc été reporté au 10 mars. La présidente du tribunal a dès lors interrogé d'autres prévenus, dont Othman K. "Oui, j'ai accompagné des personnes à l'aéroport de Düsseldorf (Allemagne) pour qu'elles partent en Syrie, mais il s'agissait d'amis d'enfance. Je savais qu'ils allaient aller se battre mais je voyais ça de manière assez naïve: le méchant Bachar Al-Assad contre les rebelles", a déclaré Othman K., cité par l'agence Belga. La présidente du tribunal a souligné que le rôle d'Othman K. et celui de son frère Mohammed ne s'étaient pas limités à cette fonction de chauffeur mais qu'ils avaient aussi conseillé les candidats au jihad, notamment sur les sacs de couchage et vêtements à emporter. Leur beau-frère, Elyas K., qui exploitait une librairie islamique à Bruxelles et qui est lui aussi prévenu, est accusé d'avoir organisé avec eux des séances d'entraînement dans des bunkers désaffectés de la côte belge. Ce réseau avait été démantelé en février 2014 lors de 55 perquisitions effectuées dans une dizaine de villes belges. AFP