Attentat meurtrier au Liban : l'ex-ministre Mohammad Chatah tué
Publié : 27 décembre 2013 à 14h04 par La rédaction
Un conseiller de l'ancien Premier ministre Saad Hariri, hostile au régime syrien, a été tué vendredi 27 décembre dans un attentat à la voiture piégée au coeur de Beyrouth, marquant une nouvelle escalade dans ce pays divisé entre partisans et opposants de Damas.
L'attentat a tué Mohammad Chatah, un proche conseiller du sunnite Saad Hariri, chef de la coalition dite du "14-mars", hostile au régime de Bachar al-Assad et son allié le Hezbollah chiite et appuyant l'opposition syrienne, ont rapporté à l'AFP des membres de cette coalition et l'Agence nationale d'information (ANI).
Quatre autres personnes ont également péri dans cette puissante explosion qui a été ressentie à travers la capitalelibanaise et qui a dévasté une des artères du centre-ville, très fréquenté le soir en cette période de fêtes.
L'ANI, qui cite le CICR, fait également état de quatre autres morts et plus de 50 blessés dans cette puissante explosion qui a secoué la capitale vers 10H00 (08H00 GMT).
L'ancien Premier ministre Saad Hariri a condamné l'assassinat de son conseiller politique. M. Hariri a estimé que M. Chatah, est "une grande branche qui tombe de l'arbre de (l'ancien Premier ministre) Rafic Hariri".
"Ceux qui ont assassiné Mohammad Chatah et Rafic Hariri sont les mêmes. Ce sont ceux qui fuient le tribunal international, qui veulent assassiner le Liban et humilier l'Etat et qui entraînent le Liban vers le brasier régional", a accusé Saad Hariri dans un communiqué, en allusion au Hezbollah
M. Chatah, 62 ans, également ex-ministre des Finances, se dirigeait au moment de l'explosion vers la maison de Saad Hariri, absent du pays, où devait se tenir à 09H30 (07H30 GMT) une réunion de la coalition du "14-Mars".
Dans son dernier tweet, une heure avant sa mort, il s'en prenait au Hezbollah, l'accusant de faire le jeu du régime syrien au Liban, où Damas a exercé une tutelle pendant 30 ans.
Beyrouth a déjà été frappé par plusieurs attentats depuis l'été qui visaient pour la plupart des bastions du mouvement chiite Hezbollah, dont les hommes combattent les rebelles syriens aux côtés de l'armée du président Bachar al-Assad.
Le dernier en date remonte au 19 novembre lorsqu'un double attentat suicide revendiqué par un groupe lié à Al-Qaïda avait visé l'ambassade d'Iran, un allié de Damas, dans un fief du Hezbollah à Beyrouth faisant 25 morts.
Le 23 août, un double attentat à la voiture piégée contre deux mosquées sunnites avait fait 45 morts à Tripoli, la grande ville du nord du Liban.
Le Liban, ravagé par une guerre civile de 1975 à 1990, est touché de plein fouet par le conflit chez son voisin syrien, notamment depuis que le Hezbollah a envoyé ses hommes aider l'armée syrienne à combattre les rebelles.
Le pays avait déjà été frappé, de 2005 à 2012, par une série d'attentats et d'assassinats visant des hommes politiques et des journalistes hostiles au régime syrien, ainsi que des responsables de l'armée et de la police considérés comme proches de ce camp.
En octobre 2012, un attentat avait notamment visé le chef des renseignements des Forces de sécurité intérieure (FSI) du Liban, le général Wissam al-Hassan, un musulman sunnite proche de Saad Hariri.
L'attentat le plus spectaculaire avait été celui qui avait visé en plein Beyrouth le 14 février 2005 l'ex-Premier ministre Rafic Hariri, père de Saad. Vingt-deux autres personnes avaient péri dans cette attaque suicide.
Le procès des responsables présumés de cet assassinat doit débuter le 16 janvier 2014.
AFP