2015, la "pire année" pour les journalistes palestiniens (ONG)
18 janvier 2016 à 15h04 par La rédaction
- L'année 2015 a été "la pire année pour les journalistes palestiniens", a affirmé dimanche le Centre de Gaza pour la liberté de la presse, qui a recensé plus de 500 violations commises par Israël et les Palestiniens. "En 2015 ont eu lieu les violations israéliennes les plus nombreuses et les plus violentes contre les journalistes et les médias en Palestine, notamment au dernier trimestre, marqué par les heurts entre soldats et colons israéliens et manifestants palestiniens", affirme l'ONG dans son rapport annuel. En tout, "255 journalistes ont été blessés", dont plusieurs dizaines par balles lors de heurts entre jeunes lanceurs de pierres palestiniens et soldats israéliens, et "96 interpellés ou détenus", affirme le Centre qui évoque également des journalistes empêchés de couvrir des événements et des médias perquisitionnés ou fermés. Régulièrement lors des heurts, les soldats israéliens visent les journalistes en leur lançant des grenades assourdissantes ou lacrymogènes, tandis qu'à plusieurs reprises, des soldats s'en sont violemment pris à des journalistes, aspergeant leur visage de gaz lacrymogènes ou les molestant. Au total, l'ONG recense "424 violations commises par Israël et 112 par les Palestiniens" alors que le syndicat des journalistes palestiniens a récemment protesté auprès des autorités après que les forces de sécurité palestiniennes ont empêché des reporters de couvrir la dispersion de force de manifestants palestiniens qui se dirigeaient vers un check-point israélien pour y affronter les soldats de l'Etat hébreu. Depuis qu'a éclaté début octobre un nouveau cycle de violences meurtrières entre Israéliens et Palestiniens, l'armée israélienne a fermé trois stations de radio palestiniennes qu'elle accusait d'"inciter" à la violence. Pour Raji Sourani, qui dirige le Centre palestinien des droits de l'Homme, basé à Gaza, "pire encore que les arrestations et les violations du droit de la presse, il y a l'auto-censure des journalistes". Récemment, un journaliste gazaoui a annoncé qu'il allait rendre ses activités "moins virulentes" à l'égard du Hamas qui dirige la bande de Gaza après avoir subi, selon lui, des "tortures" lors de sa détention pendant plus d'une semaine par le mouvement islamiste. En outre, le Centre de Gaza pour la liberté de la presse tire la sonnette d'alarme sur le sort du journaliste Mohammed al-Qiq, dans un état critique après 55 jours d'une grève de la faim qu'il poursuit pour dénoncer son incarcération par Israël sous le régime extrajudiciaire de la détention administrative. Cette mesure permet l'emprisonnement pour six mois renouvelables indéfiniment sans inculpation ni procès. Reporters sans frontières (RSF) a récemment réclamé "aux autorités israéliennes de relâcher le journaliste ainsi qu'une enquête transparente et impartiale". L'ONG "s'inquiète non seulement des conditions de sa détention mais également des circonstances obscures de son arrestation". AFP