Le 78e Festival de Cannes : un événement marqué par des prises de position politiques
Publié : 22 mai 2025 à 16h19 par Loïc Barrière
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De Gaza aux États-Unis de Donald Trump, en passant par l'Ukraine et le mouvement #MeToo, le 78e Festival de Cannes, qui arrive bientôt à sa fin, a été marqué par des prises de position puissantes et des déclarations engagées.
Dès le matin de l'ouverture, le mardi 13 mai, environ 400 personnalités du cinéma, dont le réalisateur espagnol Pedro Almodóvar, ont signé une tribune intitulée : "Nous, artistes et acteur.ice.s de la culture, ne pouvons rester silencieux.s tandis qu'un génocide se déroule à Gaza." Le texte rend également hommage à Fatima Hassouna, une photoreporter gazaouie tuée par un bombardement israélien le 16 avril. Parmi les signataires de la tribune, on compte la présidente du jury, la Française Juliette Binoche, ainsi que les acteurs américains Joaquin Phoenix et Pedro Pascal, tous deux en compétition cette année. À l’occasion de la projection du documentaire"Put Your Hand on Your Soul and Walk", qui retrace les échanges entre la réalisatrice Sepideh Farsi et Fatima Hassouna, un hommage poignant lui a été rendu devant une salle profondément émue. "Elle n'est pas là, mais elle est là quand même, ils n'ont pas pu la vaincre", a déclaré la réalisatrice.
Le documentaire "Bono: Stories of Surrender", consacré au chanteur du groupe U2, a également été projeté en Séance spéciale. Après la projection, Bono a posé sur les marches du Palais des Festivals aux côtés de plusieurs militaires ukrainiens. "Ce festival a commencé avec une idée en tête : en 1939, il a été créé pour combattre le fascisme. Il a fallu attendre 1946, mais il représente aujourd’hui la liberté", a-t-il déclaré. Lors de la journée d’ouverture, trois documentaires dédiés à la guerre en Ukraine ont été projetés.
Lors de la cérémonie d’ouverture, l’acteur américain Robert De Niro, venu recevoir une Palme d'Or d'honneur, a pris la parole pour appeler à "défendre la démocratie", en particulier face à l’ancien président américain Donald Trump, qu’il a qualifié d'"inculte". L'acteur chilien Pedro Pascal, star de la série The Last of Us, a également pris position contre la politique migratoire de Donald Trump, en présentant le film Eddington d'Ari Aster, une satire sur les travers de l’Amérique d’aujourd’hui. "Je veux que les gens soient en sécurité et protégés. Je veux aussi vivre du bon côté de l’Histoire. Je suis un immigré, mes parents sont des réfugiés chiliens, je suis aussi un réfugié", a-t-il affirmé. Le réalisateur haïtien Raoul Peck, résident à New York, a présenté un documentaire sur les dernières années de l’écrivain de 1984, George Orwell. Pour lui, "le journalisme est attaqué, la justice est attaquée, la vérité est attaquée. Tous les éléments qui construisent une société démocratique sont visés" par l’administration Trump. Raoul Peck qui, enfant, a fui Haïti et le régime dictatorial, alerte sur la nécessité de réagir avant qu’il ne soit trop tard.