Escalade des tensions entre l'Algérie et le Mali après un incident de drone

Publié : 8 avril 2025 à 18h09 par Nawal EL hammouchi

Escalade des tensions entre l'Algérie et le Mali après un incident de drone

Le Mali et ses alliés, le Niger et le Burkina Faso, ont annoncé le rappel de leurs ambassadeurs respectifs en Algérie. Ils accusent le pays d'avoir abattu un drone en territoire malien.

L'Algérie a exprimé sa "consternation" et a parlé de "graves accusations" portées par le Mali, qui l'a accusée d'avoir abattu un drone sur son territoire. Alger a annoncé "regretter l'alignement inconsidéré du Niger et du Burkina Faso sur les thèses fallacieuses du Mali". L'Algérie a également rappelé ses ambassadeurs dans ces pays ou différé leur arrivée. 

Le ton est monté d'un cran supplémentaire avec l'annonce par le ministère algérien de la Défense de la fermeture immédiate de l'espace aérien algérien à tous les avions "en provenance ou à destination du Mali". Pour Alger, les données radars de son ministère de la Défense "établissent clairement la violation de l'espace aérien de l'Algérie sur une distance de 1,6 kilomètres dans la nuit du 31 mars au 1er avril", par un drone de reconnaissance venu du Mali.

Selon Bamako, une enquête "a conclu avec une certitude absolue que le drone a été détruit suite à une action hostile préméditée du régime algérien". Selon le gouvernement malien, dirigé par des militaires, l'épave du drone a été localisée à 9,5 kilomètres au sud de la frontière avec l'Algérie. La junte malienne a annoncé son retrait, avec effet immédiat, du Comité d'état-major conjoint, basé en Algérie — une alliance de forces armées du Sahel contre le terrorisme — en plus d'une plainte devant des instances internationales "pour actes d'agression".

Les relations entre le Mali et l'Algérie n'ont cessé de se dégrader ces dernières années, avec déjà un rappel réciproque d'ambassadeurs en décembre 2023, qui avait duré moins de deux mois. En janvier 2024, la junte malienne avait annoncé la "fin avec effet immédiat" de l'accord de paix d'Alger, signé en 2015, longtemps jugé essentiel pour stabiliser le pays.